#6
Après trois ou quatre jours de ses règles, le flux sanguin s’interrompt pendant un ou deux jours, puis il reprend vers le sixième jour. Doit-elle jeûner et prier durant cette période d’interruption ?
Certains savants – qu’Allah leur fasse miséricorde – considèrent que même une interruption d’un seul jour est un état de pureté (ṭahâra). Ainsi, la femme doit faire ses grandes ablutions (ghusl), prier et jeûner si cela se produit pendant le Ramadan, même si ses règles reviennent après un ou deux jours. D’autres savants estiment que ce n’est pas une réelle pureté, mais plutôt une phase de sécheresse temporaire, et que la femme ne doit être considérée comme pure que lorsque ses menstrues cessent complètement. Et ceci, et Allah sait mieux, est l’avis le plus juste. En effet, il est courant qu’une femme observe une phase de sécheresse au cours de ses règles, ce qui ne signifie pas forcément la fin de celles-ci. Cheikh Al-‘Outhaymîn
#7
Qu'Allah vous récompense. Une femme en période de post-partum (nifâs) doit-elle rattraper les jours de jeûne manqués pendant Ramadan ou s’en acquitter par une compensation (fidya) ? J’ai entendu dire qu’une femme qui allaite doit verser une fidya au lieu de rattraper ses jours. Quelle est la règle à ce sujet ?
La femme en période de nifâs (post-partum) est dans la même situation que la femme en état de menstrues (hayd). Elle doit donc rattraper les jours de jeûne manqués. Cependant, si après sa purification (tahâra) du nifâs, elle souhaite rattraper ses jours de jeûne mais qu’elle craint un préjudice pour elle-même ou pour son nourrisson, alors elle doit attendre que ce préjudice disparaisse avant de rattraper son jeûne. Toutefois, ce n’est pas toute femme allaitante qui est autorisée à rompre son jeûne. Si elle ne subit aucun préjudice et que cela n'affecte pas son enfant, alors il lui est interdit de rompre son jeûne. Cheikh Al-‘Outhaymîn
#8
Lorsque le Coran s’adresse aux croyants, comme dans le verset : "Certes, ont réussi les croyants, ceux qui sont humbles dans leur prière" (Al-Mou’minoun, 1-2), cette mention englobe-t-elle les hommes et les femmes, ou bien s'adresse-t-elle uniquement aux hommes ?
Louange à Allah, Seigneur des mondes, et que l’éloge et le salut soient sur notre Prophète Mouhammed, ainsi que sur sa famille, ses Compagnons et ceux qui les suivent avec bienfaisance jusqu’au Jour du Jugement. Oui. Il faut savoir que, par principe, les injonctions du Coran et de la Sounna concernent aussi bien les hommes que les femmes, sauf lorsqu’un texte indique une distinction. Ce qui est prescrit aux hommes l’est également aux femmes, et ce qui est prescrit aux femmes l’est aussi aux hommes, sauf s’il existe une preuve contraire. La majorité des discours dans le Coran et la Sounnah sont adressés aux hommes, car l’homme a généralement un esprit plus rationnel, une plus grande capacité à assumer des responsabilités et une meilleure aptitude à appliquer les ordres divins et prophétiques. C'est pourquoi la plupart des versets et des hadiths s’adressent aux hommes, bien qu’il existe aussi des passages spécifiques aux femmes, notamment lorsqu’il est question de réalités qui les concernent davantage. Par exemple, Allah dit : "contre le mal des souffleuses dans les nœuds" (Al-Falaq, 4), où Il mentionne spécifiquement les souffleuses (an-naffâthât), car la sorcellerie est plus courante chez les femmes. En résumé, ce qui est adressé aux hommes concerne aussi les femmes, et ce qui concerne les femmes concerne aussi les hommes, sauf indication contraire.
#9
Une femme de vingt-cinq ans, mère de plusieurs enfants, loue Allah d’être pratiquante et de porter le hijab légiféré depuis deux mois. Son mari l’a encouragée dans cette démarche, mais elle fait face à des difficultés et à des pressions de la part des gens et de ses voisins. Ceux-ci lui disent que porter le hijab est un signe de manque de raison, qu’il n’est pas obligatoire et qu’il concerne uniquement les épouses du Prophète – que l’éloge d’Allah et son salut soient sur lui. Elle explique qu’elle a essayé de leur faire comprendre que le hijab est une obligation, mais en vain. Elle en souffre, se sent parfois affaiblie face à eux et ne trouve aucune issue à cette situation. Ils en sont même arrivés à lui dire : « Enlève ton hijab ! » Ce qui l’attriste profondément, car personne parmi eux ne prononce ne serait-ce qu’un mot de bien. Elle demande s’il y aurait une parole à adresser à ces gens.
Elle doit donc faire preuve de patience, chercher la récompense auprès d’Allah et se rappeler que toute épreuve endurée pour s’attacher à la religion d’Allah élèvera son rang et lui apportera du bien ici-bas et dans l’au-delà. Qu’elle ne soit pas comme ceux qu’Allah a décrits en disant : « Il est parmi les gens ceux qui adorent Allah sur un bord : s’il lui arrive un bien, il s’en satisfait, mais s’il est frappé par une épreuve, il bascule du côté opposé. Il perd alors la vie d’ici-bas et celle de l’au-delà. » (Sourate 22, verset 11) Quant à ces gens qui interdisent le bien, quelle grande est leur perte ! Ils s’opposent à Allah et à Son Messager – que l’éloge d’Allah et son salut soient sur lui. En effet, toute personne qui interdit ce qu’Allah et Son Messager ont ordonné s’oppose directement à Allah et à Son Messager. Concernant leur affirmation selon laquelle le hijab est spécifique aux épouses du Prophète – que l’éloge d’Allah et son salut soient sur lui –, nous leur répondons : si les épouses du Prophète, qui étaient les plus chastes et les plus éloignées de la tentation, ont reçu l’ordre de porter le hijab, alors les autres femmes sont encore plus concernées par cette obligation. Ainsi, cet argument est en réalité une preuve contre eux. Cheikh Al-‘Outhaymîn
#10
Durant la période de deuil (ḥidâd) et de viduité (‘idda), qui est de quatre mois et dix jours, j’ai un doute : il se peut que j’aie ajouté un jour ou plus après la fin de ma période de viduité, car je n’ai retiré mes vêtements de deuil que le deuxième jour. Quel est le jugement à ce sujet ?
Il n’y a aucun mal en cela.
#11
Est-il obligatoire pour une femme de couvrir ses pieds pendant la prière ? Si elle n'a pas porté de chaussettes, doit-elle refaire sa prière ?
Il existe une divergence parmi les savants à ce sujet. Certains estiment que la femme doit couvrir ses mains et ses pieds durant la prière, tandis que d’autres considèrent que cela n’est pas obligatoire, tout comme elle n’est pas tenue de couvrir son visage. Ainsi, si elle prie en ayant les pieds découverts, sa prière est valide. Cependant, nous lui recommandons de les couvrir avant de prier afin d’éviter toute divergence. Et Allah sait mieux. Cheikh Al-‘Outhaymîn
#12
Qu'en est-il de la visite des cimetières par les femmes et du fait qu'elles apportent de l'encens jusqu'à l'inhumation du défunt ? Cela est-il permis ?
Il n'est pas permis aux femmes de suivre les cortèges funèbres, ni de visiter les cimetières. Oumm 'Atiyya (qu'Allah l'agrée) a dit : « On nous a interdit de suivre les cortèges funèbres, sans que cela ne nous soit imposé de manière stricte. » Le Messager d'Allah (que l'éloge d'Allah et son salut soient sur lui) a maudit les femmes qui visitent les cimetières. Par conséquent, il n'est pas permis à une femme de suivre un cortège funèbre ni de visiter un cimetière.
#13
Les savants mentionnent souvent la parole du cœur (qawl al-qalb) et l’action du cœur (ʿamal al-qalb). Quelle est la différence entre les deux et quelles en sont les caractéristiques ?
La différence entre la parole du cœur et l’action du cœur est la suivante : La parole du cœur consiste à reconnaître et à croire en une chose L’action du cœur désigne son mouvement intérieur, comme l’amour, la crainte, l’espérance, etc. Ces aspects ne sont pas appelés "parole du cœur", mais "action du cœur" Seulement, croire en Allah, en Ses anges, en Ses livres, en Ses messagers et au Jour dernier, ceci relève de la parole du cœur C’est cela la différence entre la parole du cœur et l’action du cœur
#14
Les savants ont établi une règle selon laquelle tout croyant (mu’min) est musulman, mais l’inverse n’est pas forcément vrai. Cette règle est-elle absolue ?
Qu’Allah te bénisse. L’Islam et la foi (Imân) peuvent être compris de deux manières : lorsque l’Islam est mentionné de manière générale, il englobe toute la religion, y compris la foi. Par exemple, dans le verset : « Et J’ai agréé l’Islam comme religion pour vous » (Al-Mâ’idah : 3), l’Islam ici comprend à la fois les actes visibles (les pratiques religieuses) et les actions du cœur (la foi). Lorsque la foi (Imân) est mentionnée de manière absolue, elle inclut aussi les musulmans. Par exemple : « Et annonce la bonne nouvelle aux croyants » (Al-Baqara : 223), ce verset englobe aussi bien les croyants que les musulmans. Lorsque les deux termes sont mentionnés ensemble, une distinction est faite : l’Islam concerne les actes apparents (les pratiques extérieures) tandis que l’Imân concerne le cœur et ses croyances profondes. L’Imân est donc un degré supérieur à l’Islam. La preuve en est la parole d’Allah : « Les nomades ont dit : "Nous avons cru." Dis : "Vous n’avez pas encore cru. Dites plutôt : ‘Nous nous sommes soumis’, car la foi n’est pas encore entrée dans vos cœurs. » (Al-Houjurât : 14). Une autre preuve se trouve dans ce verset : « Nous en fîmes sortir ceux qui étaient croyants. Mais Nous n’y trouvâmes qu’une maison de musulmans. » (Adh-Dhâriyât : 35-36). Dans cette histoire, Allah a sauvé Loth et sa famille, sauf son épouse. Extérieurement, elle paraissait musulmane, mais en réalité, elle cachait la mécréance. Allah a ainsi qualifié la maison d’Islam (soumission extérieure), mais Il n’a sauvé que les croyants véritables. Son épouse, bien qu’apparentée aux musulmans, était en fait hypocrite, car comme Allah l’a mentionné dans le Coran, elle a trahi son époux et a caché une mécréance que personne ne connaissait. Elle était ainsi parmi les hypocrites. Tout croyant est musulman, mais tout musulman n’est pas forcément croyant. La parole d’Allah le confirme : « Dites plutôt : ‘Nous nous sommes soumis’ car la foi n’est pas encore entrée dans vos cœurs. » (Al-Houjurât : 14).